Carnet de route
2022-05-15 La traversée du Mont Chauffé
Le 15/05/2022 par Jean-Charles Espinet
Le dimanche 15 mai, c’est l’arête du Chauffé qui est au programme.
Nous sommes 4 : Vincent, Titouan, Manu et moi.
Le Mont Chauffé est un massif calcaire imposant, qui se distingue bien dans la vallée d’Abondance.
Depuis la veille, nous interrogeons la météo avec inquiétude : orages annoncés à la mi-journée vers 15h. Sur une arête, ce n’est pas le top !
Réveil à 6h00, 6h45 départ de l’appartement, et 7h30 départ de la voiture.
Le temps est splendide.
Parking « Le Sauvage » commune d’Abondance, altitude 1210 m : marche d’approche.
La piste monte efficacement sur le col de la Plagne (1480 m).
De là, nous laissons filer sur notre gauche la piste menant sur les chalets d’Autigny pour suivre un moment le sentier d’Ubine.
Ce sentier est plutôt horizontal. En débouchant dans une clairière, nous laissons le sentier descendre sur Ubine, et suivons la clairière qui se dirige vers la barre rocheuse du Petit Chauffé Ouest.
A la sortie de la clairière, le sentier se redresse brutalement et nous emmène rapidement au pied de la barre rocheuse : il est 8h30.
Nous reformons les 2 mêmes cordées que la veille : Manu et Titouan, Vincent et Bibi.
Pendant que nous nous affairons, Vincent et Manu remarquent que nous avons 3 spectateurs bien proches de nous : trois bouquetins. Ils ne sont vraiment pas sauvages. C’est vrai après tout, ils sont chez eux.
Manu et Titouan ouvrent la marche, nous les suivons. La progression se fait en corde tendue. Le couloir est raide, terreux et humide : prudence.
Très vite nous arrivons au dessus du Petit Chauffé Ouest. La sommité est une large crête de lapiaz, d’arbustes et d’épines, et la vue de part et d’autre est déjà superbe.
Nous rejoignons nos collègues un peu plus loin et profitons pour souffler un peu et nous désaltérer avant de descendre une pente herbeuse un poil délicate. Par temps humide, un piolet ne serait pas superflu, je pense.
La suite du parcours : la Dent du Chien. La physionomie change : l’arête est plus rocheuse et plus effilée.
Les pas d’escalades ne sont jamais trop difficiles, mais par endroit, l’exposition est importante. Il faut rester concentré. Le versant « Ubine » est vertigineux !!!
A la succession de montées / descentes, nous arrivons au Saut du Chien.
Pas de stress, la météo semble stable pour le moment.
La descente du Saut du Chien étant équipée d’un câble, sera plutôt aisée (une vingtaine de mètres).
La suite de l’ascension semble beaucoup plus pentue. Nous évitons le fil de l’arête par un raide couloir herbeux.
Nous nous retrouvons à nouveau sur une sommité, les montagnes russes se poursuivent.
Les passages sont aériens et esthétiques.
On débouche enfin sur une crête gazonnée : le sommet serait-il à portée de main ?
Et paf, une belle brèche avec un ressaut rocheux bien expo à franchir.
Je me cale dans la brèche, et j’assure Vincent sur cette dernière difficulté. Vincent pose un coinceur dans une fissure et continue à grimper. J’attends son signal verbal : c’est bon, je peux y aller. C’est moins difficile que je ne le craignais. Ouf.
On est sur l’arête herbeuse. La croix est en vue. La météo ne nous a pas joué de mauvais tour.
Il est 13h00 : Le Mont Chauffé 2093 m, c’est gagné.
Les félicitations mutuelles d’usages. Hourra !!!
Au sommet, les paysages sont aussi somptueux qu’au sommet du Linleu. Les premiers nuages commencent à bourgeonner.
Allez hop, pause pique-nique.
13h30, nous entamons la descente. Le sentier dégringole rapidement, puis il faut dé-escalader quelques barres rocheuses avant d’entamer la descente du couloir du Ferraillon.
C’est un immense pierrier que l’on dévale droit dans la pente en soulevant une poussière immonde. C’est interminable, mais terriblement efficace.
Nous serons à la voiture à 14h30 et à 15h à la terrasse d’un bistro à Abondance.
Quelle belle journée, il me tarde déjà de parcourir à nouveau cette magnifique arête.
L’orage annoncé arrivera à 17h00 et durera plus de 3h.
Merci à toute l’équipe.
