Carnet de route
2022-07-25 Camp été : Ascension du Pic Coolidge
Le 25/07/2022 par Marie Clouet
À peine arrivés au camp interclub de La Bérarde, lors du premier « apéro briefing », il est question d’une sortie en alpinisme. Les intéressés sont nombreux, dont 5 Mortuaciens : Vincent et Titouan, Jean Charles, Philippe et moi. On fait le point sur les encadrants disposés à prendre une cordée. Vincent, propulsé responsable des activités Alpinisme, appelle le refuge Temple-Écrins malgré l’heure tardive. Après une petite remontrance et quelques excuses bredouillées dans le téléphone, la gardienne annonce qu’elle peut nous accueillir, alors... banco ! Demain, c’est la montée au refuge Temple-Écrins !
Nous sommes finalement 13 à partir du camping de La Bérarde le dimanche 24 juillet. La première partie du parcours est facile, mais se fait sous un soleil de plomb. Une petite pause au refuge du Carrelet nous permet de nous rafraichir un peu avant d’entamer la montée vers le refuge Temple-Écrins (2410 m). Ces 700 mètres de dénivelé se font plutôt facilement, à travers la végétation. La soirée au refuge passe vite, le repas est convivial. Trois jeunes monteront à la fraîche dont Valère qui terminera le camp avec une fracture de la jambe, le jeune Victorien de Besançon et Martin. Nous rangeons la vaisselle pour nous faire pardonner d’avoir appelé le refuge trop tard et chaque cordée se réunit autour de son chef de cordée pour un petit briefing matériel et au lit, le réveil est prévu à 3h30...
Après une nuit à la température difficilement supportable dans les étages du dortoir, (et ce malgré des fenêtres grandes ouvertes), nous voilà tous prêts pour le départ. Avec l’inertie d’un grand groupe, nous nous mettons en route à 4h35. Nous nous se rendons compte au moment de partir qu’une corde a été montée pour rien jusqu’au refuge, Vincent nous fait gentiment la remarque « Ce n’est pas comme si on n’avait pas vérifié trois fois qu’on avait bien le compte… ». Nous commençons l’ascension à la lueur des frontales vers le Col de la Temple. Stéphane Simon mène la troupe. Finie la végétation, tout n’est que cailloux et pierriers autour de nous. Après quelques errements liés à des cairns bizarrement disposés, nous atteignons le col à 3300 m.
Un petit TECAP avec Vincent et vers 7h15, nous nous encordons pour la partie rocheuse : 5 cordées de 2 et 2 cordées de 3. Les choses sérieuses commencent. Vincent prend avec lui les deux benjamins du groupe, Titouan et Victorien. Florence et Anne-Cécile forment la cordée féminine. Jean-Charles fait partie de la cordée mixte. Le topo indique deux heures d’ascension pour atteindre le sommet, nous en mettrons finalement 3. La vue sur la face nord de l’Ailefroide et le Glacier Noir est splendide. Nous progressons sur les vires rocheuses avec un encordement assez court et un assurage dynamique, les passages ne sont pas très techniques mais il faut néanmoins être vigilants pour ses appuis, et assurer son ou ses compagnons en choisissant ses becquets ou en plaçant quelques sangles. Chaque cordée progresse à son rythme et nous mettons les crampons vers 3500 m pour franchir le névé qui mène à la partie finale.
Les premières cordées, rapidement parties du refuge, descendent déjà lorsque nous attaquons la partie rocheuse sommitale, un empilement assez instable que la glace et la neige fondante ont mis à nu sur des dalles inclinées. Nous atteignons finalement l’arête finale, où le rocher est plus franc. Malgré tout, un bloc basculera à quelques encablures du somment, me heurtant le genou. Enfin, le sommet est là, il est 10h30, altitude 3775 m, les 7 cordées sont réunies, un record d’altitude pour moi et pour Victorien. La Barre des Écrins toute proche nous offre sa face rocheuse SW, le panorama est splendide et le soleil est avec nous.
La descente s’annonce longue et délicate, il faut rester vigilant et concentré. L’aisance et l’expérience des participants rendent la progression assez hétérogène et les premières cordées attendront plusieurs dizaines de minutes au col de la Temple, que les derniers arrivent. La fatigue et la faim commence à se faire sentir. La pause pique-nique au Col de la Temple est la bienvenue et la tension nerveuse retombe. Il reste les 2200 mètres de dénivelé à descendre dans le pierrier jusqu’au refuge, puis le retour au camping. Ces 5 dernières heures de descente sont difficiles pour moi, le manque d’habitude de sorties si longues se fait sentir. Mais cette première course s’est révélée bien utile pour aborder au mieux les autres objectifs de l’été !
Merci à tous les encadrants pour cette belle expérience et à Vincent pour la bonne bière qui nous attendait au village !
Participants :
- Anne-Cécile CAF Besançon
- Emmanuel CAF Monbéliard
- Florence CAF Besançon
- Jean-Charles Varappe et Montagne Morteau
- Loïc CAF Belfort
- Marie Varappe et Montagne Morteau
- Martin CAF Chalon sur Saône
- Philippe Varappe et Montagne Morteau
- Stéphane CAF Vosges Saônoises
- Titouan Varappe et Montagne Morteau
- Valère CAF Mâcon
- Valèrien CAF Besançon
- Vincent Varappe et Montagne Morteau
