Carnet de route

2022-04-23 Quatre jours en Vanoise pour mon premier raid à ski

Le 23/04/2022 par Théo Michel

Ça y est, c’est le départ pour ce raid de 5 jours en Vanoise à ski de randonnée alpinisme, et en itinérance ! Je comprends vite ce que cela signifie, avec mon sac d’un peu plus de 10 kg sur le dos ! Crampons, piolet, vivres et vêtements pour 5 jours, ça pèse tout ça ! Les sorties deviennent vite plus physiques avec ce poids supplémentaire. 

Les participants à ce séjour, Serge, Philippe, Michel et Jean-Claude, sont tous un peu plus expérimentés que moi, le plus jeune ayant en fait le double de mon âge ! Mais attention à ne pas juger trop vite, même en étant le plus jeune je suis loin d’être devant le groupe, je dirais plutôt que le rythme est juste à mon niveau, voir un peu rapide sur les fins de journée. Bon j’avoue, il me manquait peut-être quelques sorties de ski de rando supplémentaires pour que j’ai un entrainement qui me permette d’être bien à l’aise pour ce séjour.

Pour cette première journée, on se gare à Pralognan-en-Vanoise, après un peu plus de 4 heures de route. Presque pas de neige à cette altitude (1450 m), on part donc à pied vers 12h30 avec les skis sur le sac à dos pendant 1 heure, jusqu’au pont de Gerlon (1600 m). On chausse ensuite les skis, et c’est parti pour 4h30 de ski de rando, avec une partie plutôt plate au départ, puis un peu plus pentue sur la fin, et on arrive au refuge de Péclet-Polset vers 18h. Pas mécontent d’arriver, avoir marché sous ce soleil de plomb toute la journée m’a quand même bien cassé ! La bière du refuge était d’ailleurs salutaire. Après un copieux repas (merci au gardien !) et une douche rapide, tous au lit pour être en forme pour le lendemain. Mais gare aux ronfleurs !

Mercredi matin, réveil à 5h45, et après un petit déj et la préparation du sac de la journée, c’est parti pour le Dôme de Polset (3497 m !). La montée se passe bien, il fait grand beau, par contre arrivé autour de 3200 m, je commence à sentir le manque d’oxygène, je ne suis pas très habitué à ces altitudes je pense, mais bon sympa de venir faire un peu de sport sur ces altitudes. Arrivés au sommet, on contemple rapidement le paysage, et après quelques photos, c’est parti pour la descente ! Là ça se complique un peu car le brouillard a décidé de se joindre à la partie, donc dans les parties raides, pas évidente de savoir où on va ! Heureusement arrivés un peu plus bas le soleil revient vite, et sur le glacier de Gébroulaz, c’est un régal la descente, on peut même tenter un peu de godille. Ensuite retour au refuge où on y passera l'après-midi et la nuit suivante.

Jour 3, idem réveil à 5h45, et cette fois c’est parti pour une traversée qui doit nous amener au refuge de l’Arpont. 17 km et 1600 m de D+ au programme, avec en plus du brouillard qui s’invite sur le glacier, cette journée s’annonce vraiment très difficile physiquement et moralement ! Serge et Philippe ont mis des points la veille dans leur GPS pour éviter de se perdre sur le glacier dans le brouillard. Cependant, arrivés au col du Génépi (2900 m et des brouettes), on se rend compte qu’étant donné l’heure (13h) et le brouillard, traverser tout le glacier de la Vanoise parait risqué. On décide donc de choisir la sécurité, on annule la fin de notre itinéraire et notre nuit au refuge de l’Arpont, et on décide de redescendre dans la vallée empruntée le premier jour et de viser le refuge du Roc de la Pêche pour passer la nuit. Un vrai challenge cette descente, la neige est cartonnée et casse sous nos skis dans les virages (on a tous fait quelques chutes !), et plus bas on cherche la neige entre les petits arbres, pour devoir finir par passer une rivière sur un petit pont de neige, ouf il a tenu !

Arrivés au refuge, c’est la déception : il est fermé ! Aie, là ça devient compliqué. Que doit-on faire ? Il est 15h, on a peut-être encore le temps de redescendre jusqu’à Pralognan. Mais finalement le reste de l’équipe préfère rester faire du bivouac dans un petit couloir qui mène à l’entrée du refuge. Mais du bivouac sans sac de couchage, ça serait trop facile sinon !

La nuit a été rude, même si les températures étaient plutôt clémentes, j’ai eu froid une bonne partie de la nuit, et pour un peu plus de difficulté, il faut y ajouter quelques ronflements et une lampe à détection de mouvement juste au-dessus de nos têtes ! On va dire que c’était pour se faire des souvenirs et pour tester notre résistance physique !

Le lendemain, retour à Pralognan à ski puis à pied. On a en effet décidé d’écourter le raid à cause du mauvais temps et de la qualité de la neige. Ça fait du bien de retrouver la voiture ! Petit double café dans un bar du coin, et après un resto à Annecy, me revoilà en Franche-Comté !

Bilan du séjour : que la montagne est belle ! Mais aussi : la montagne, ça se mérite !

Un grand merci aux organisateurs Serge et Philippe, ainsi qu’à nos deux camarades de raid Michel et Jean-Claude, avec qui j’ai pu refaire le monde quelques fois durant ces 4 jours.

À une prochaine pour de nouvelles aventures, avec cette fois je l’espère un peu plus de chance sur le temps et la neige !

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