Carnet de route
2022-04-05 Nouvelle tentative au Cheibehore
Le 05/04/2022 par Serge Deprez
Après cette longue période quasi estivale de mars, qui aurait cru que nous puissions encore chausser les skis à basse altitude. Un retour de l’hiver pendant 2 à 3 jours aura suffi pour recouvrir nos montagnes d’une nouvelle couche de cette neige que nous avions déjà oubliée.
Pour cette nouvelle tentative au Cheibehore, nous démarrons skis aux pieds dès 1200 m, juste à côté de la voiture. Une première pente nous mène à Gurschwald puis par une portion relativement plate nous atteignons Ramse à 1442 m. Une nouvelle pente bien raide nous mène au point 1766 où nous faisons une première pause et où nous nous interrogeons sur la suite de la course. L’épaisseur de la couche de neige a passablement augmenté, 40 à 50 cm de neige fraîche qui commence à s’humidifier et quelques signes de coulées alentour. Le Cheibehore, avec son final à 40°, ne sera pas encore pour aujourd’hui donc plan B : direction le Gurbssattel puis le point 2238 sur la Gurbsgrat surplombant une belle combe Nord que nous avons hâte de descendre.
Mais il y a des jours où la descente est plus éprouvante que la montée : une neige épaisse, lourde, très difficile à skier mettant à l’épreuve nos cuisses après 5 ou 6 virages. Gare à la chute, n’est-ce-pas Jean-Claude ? Pas facile de se relever sans aide ! Nous nous regroupons au point 1766, là où nous avions décidé de modifier notre itinéraire quand tout-à-coup un immense vacarme : une avalanche est partie sur notre gauche, du sommet du Wiriehore, franchissant par de multiples sauts les barres rocheuses défendant l’accès à ce sommet puis quelques instants plus tard une deuxième et une troisième dont les cônes s’arrêtent à quelques centaines de mètres de nous.
Un beau feu d’artifice, dixit Daniel, mais pas fâchés d’avoir renoncé au sommet initial, pourtant le niveau annoncé par le BERA n’était que de 2, comme quoi sur le terrain la prudence et la réévaluation du risque restent de mise. Le reste de la descente se passe plutôt bien et c’est finalement vers 14h00 que nous revenons à notre point de départ pour apprécier la bonne bière que Jean-Claude avait dissimulée dans le coffre de sa voiture.





