Carnet de route

2025-04-01 Même pas peur des Varans à Pierrefontaine

Le 01/04/2025 par Jean-Marie Patois

Pas évident de s’atteler au compte-rendu d’une sortie qui tombe exactement le Premier Avril. L'authenticité des faits ici narrés pourrait dans ce monde de fake news aisément passer pour un canular. Vous allez voir qu’il n’en est rien.

Le rassemblement de notre équipe se fait à l’heure prévue au lieu indiqué par Pierre, notre organisateur. Nous ne nous fîmes pas la bise, elle était déjà très forte en ce jour de retour des hautes pressions. Comme beaucoup d’entre nous étaient porteurs de germes nous ne souhaitions pas les disperser davantage.

Ainsi parés, notre colonne s’engage dans la montée de Nirveau. Passées les imposantes infrastructures de la station de sports d’hiver de Pierrefontaine-les-Varans, fermée en attendant la prochaine période glaciaire, nous partîmes à l’assaut de la Crête : le régime crétois considéré comme un des meilleurs du monde et pratiqué par nous à l’occasion, fit que cet obstacle aérien et délicat fut franchi par nous aussi, avec une aisance qu’envieraient nombre d’alpins de haut nirveau.

Le monument dédié aux FFI nous donne l’occasion de Faire Frühstuck Immédiat.

Édifié pour commémorer l’action conjointe de résistants français et de résistants ukrainiens, on se dit que nous ne sommes pas aujourd’hui capables de leur rendre la pareille. 

L’appareil qui constitue le soubassement de ce monument estampillé véritable calcaire du Haut Doubs AOP affiche des strates, lesquelles symboliseraient les longues années d’oppression et de résistance à l’ennemi, c’est en tout cas ce que semblait suggérer l’explication affichée sur le site.

Heureusement personne ne se vautra dans la descente sur Vautran, mais midi approchant, on entendait déjà dans la colonne, pourtant disciplinée, des voix d’abord étouffées puis de plus en plus revendicatives : midi était passé de plusieurs minutes déjà, les ventres grinçaient et réclamaient leur dû, moquant alors totalement le régime crétois.

En urgence ce fut la pause. Évidemment dès que chacun-e fut installé-e, le soleil disparut et la bise revenue ; heureusement un Gewurtztraordinaire fit son apparition fort à propos, gouleyant à souhait, il suffit à aiguiser, s’il le fallait encore notre appétit.

Bougainville et Livingstone avaient reconnu la basse vallée du ruisseau du Val, à nous d’entreprendre l’exploration de la haute vallée. Je ne reviendrai pas sur la difficulté d’une telle entreprise. Dans cette « terrae incognitae », notre corps expéditionnaire se trouva vraiment à la hauteur, surmontant difficultés, privations et dangers. Chacun avait en tête une possible rencontre avec les grands lézards pas kommodes du coin : les varans de Pierrefontaine. Pourquoi n’étaient-ils pas venus aujourd’hui nous menacer dans les nombreuses vasques en gradins qui mènent à la STEP ? Sans doute un poisson d’avril…

Encore un raidillon pour se prendre en pleine figure une bise un instant assoupie puis un retour à la civilisation, goudron et voitures. Unanimement, nous admîmes que ce fut une très belle rando variée, faite pour des explorateurs aguerris, rompus aux conditions difficiles, nous confrontant à des paysages émouvants. Jean Claude essuya alors une larme sur son visage ému, c’était plutôt à cause de la bise passque moi je pensais plutôt aux terrifiants Varans pas kommodes.

Merci à Pierre de nous avoir sortis victorieux, sains et saufs de cette audacieuse expédition en milieu hostile, elle restera pour longtemps inscrite dans la mémoire de ceux qui en ont encore.

Approx 12,347 km, 750 kcal et 314 m de positif.







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