Carnet de route

2024-12-08 Creux-du-Van et creux de vent
Le 08/12/2024 par Marie-Odile Caron
Le vent prévu durant le week-end a soufflé surtout sur quelques-uns des prétendants à l’aventure réduisant notre effectif à 14 marcheurs bien décidés à rejoindre la cabane Perrenoud dans la soirée... Notre départ fut légèrement différé pour éviter les pics de vent et de pluie annoncés par la météo suisse.
Bien encapuchonnés, la montée aux Oeuillons débuta sous une pluie fine qui cessa au pied des 14 contours. Dans les derniers lacets c’est le grésil qui nous accompagna, changeant le décor de la forêt environnante. Une ultime pause à l’abri des sapins pour remettre un vêtement et s’abreuver, nous voici prêts à longer le mur de pierres qui borde la falaise. La lumière diaphane nous laisse observer un groupe de chamois bondissant dans une course effrénée, quel spectacle !
Maintenant la nuit est tombée, il neigeotte, un léger brouillard nous enveloppe. Pierre contrôle la direction de La Baronne au GPS.
Le terrain est irrégulier, la couche de neige s’épaissit et la dernière descente le long du mur s’avère délicate. Nous laissons La Baronne sur notre droite et remontons la route en face puis assez vite nous obliquons à droite pour suivre le chemin de la cabane Perrenoud. Une dernière montée précède la descente sur notre destination.
À 1418 m, l’éclairage des fenêtres de la cabane confirme la présence du gardien des lieux. L’accueil est chaleureux et si le refuge a fait l’objet d’une modernisation, la salle à manger a gardé tout son esprit « refuge ».
Le petit groupe parti en fin d’après-midi avec Claude arrive par l’itinéraire forêt, un peu plus abrité du vent.
Après notre installation dans le grand dortoir et une tisane pour nous hydrater, l’apéritif donna le signal d’une sympathique soirée.
Les hommes s’activent à la cuisine, tout est prêt : soupe, pommes de terre, saucisses, mont d’or, clémentines et brownies, le tout arrosé d’un petit blanc des coteaux suisses recommandé par le maître de maison. Un bon moment de partage et d’amitié !
Durant la vaisselle, les dames ont sorti le jeu de Yam’s et les rires fusent au gré des lancers !
Le lendemain matin c’est l’émerveillement : une belle couche de neige recouvre le paysage ! Cette féerie nous fait entrer dans l’imaginaire de l’hiver, souhaitant que cette poudre étincelante s’attarde sur les sommets jurassiens.
Il ne fait pas très froid, après les traditionnelles photos devant la cabane Perrenoud, nous disons au revoir à Dominique, notre très aimable gardien.
On brasse une neige légère, la visibilité est relativement bonne mais ne nous permet pas d’apercevoir les lacs de Neuchâtel, de Morat et du Léman. Les nuages auront aussi raison du panorama sur les Alpes et déversent sur nous leurs blancs flocons. Nous nous dirigeons vers Roche Devant, une harde de chamois broute indifférents à notre passage puis s’éloignent nonchalamment. Une petite halte au crêt de La Chaille 1412 et c’est la descente jusqu’au Pré au Favre.
La confortable piste domine les gorges de l’Areuse, une large ouverture dans la forêt nous permet d’apercevoir la caractéristique arête du Dos d’Âne. Enfin le sentier se fait plus étroit et plus pentu, il nous mène directement à la Ferme-Robert. Nous n’y entrerons pas et trouverons refuge derrière le grand bâtiment en contre-bas. La réserve de bois, les fenêtres et l’avant-toit seront notre salle à manger. Par un dernier chemin raide et caillouteux, Il nous faudra peu de temps pour rejoindre la vallée. Retour aux voitures, derniers échanges sur ce beau week-end confirmant bien que le Jura est la plus belle des montagnes, surtout sous la neige …
Merci à Claude et à Pierre pour l’organisation et à leur bienveillance durant ce petit séjour.