Carnet de route

2024-05-22 Détourner les nuages pour éviter la pluie

Le 25/04/2024 par Marie-Odile Caron

Au départ de Grand’Combe-Châteleu, le ciel chargé ne nous promettait pas une belle journée, d’ailleurs très vite la pluie s’est invitée presque jusqu’à Salins-les-Bains. Serge, Gaby, Pierre et moi avions rendez-vous avec Pierre Bernard et Alain Baud devant le Casino salinois, altitude 340 m.

La pluie a cessé. En passant devant l’hôtel des 2 Forts, la montée se fait plus pentue réchauffant rapidement nos muscles et nos articulations engourdis. Un replat on lève la tête, une inscription : 1828, non ce n’est pas l’altitude ! C’est la date  de reconstruction du Château Belin rasé par les Autrichiens en 1814 et reconstruit en 1828 sous forme d’un fort avec casemate et fossé.

De là nous avons une très belle vue sur la cité en contre-bas, le Fort St André en face, le Mont Poupet à droite et la campagne environnante.

Du chemin de ronde, notre itinéraire nous fait traverser le village de Clucy dont les imposantes bâtisses se parent de toits refaits à neuf (grêle ?)

On y remarquera également un chêne de la liberté planté en 1793 et une chapelle dont le toit est recouvert de pierres de lave.

Après une marche sur le bitume, nous changeons brusquement de cap. Dans ce département du Jura, le Mont Poupet s’élève à 851 m et domine la vallée de la Furieuse.

D’abord assez doux le chemin caillouteux se redresse en arrivant dans la forêt. Malgré le couvert végétal assez dense, une ondée réussit à passer à travers nous obligeant à nous vêtir en fonction.

Une fois sacs et randonneurs mis à l’abri, la pluie cessa et un timide soleil nous fit de l’œil !

Des hautes herbes bordent par endroits le chemin. Des ancolies bleu-foncé, des silènes enflées, des épervières jaunes mettent de la couleur dans ce vert printanier. 

Pour parvenir à la croix du Mont Poupet, il nous faudra encore monter un chemin transformé en escalier dont les nez de marche en bois se révèlent très glissants. L’éperon rocheux qui nous accueille nous offre un panorama exceptionnel. Dominé par une imposante croix métallique dont l’esthétique est discutable, il est pourvu d’un banc et d’une table d’orientation bien utile pour situer villes, villages, forêt, rivière… Ces lieux, nous les connaissons pour les avoir parcourus en voiture ou lus sur une carte, mais là c’est une belle leçon de géographie jurassienne qui s’expose à l’échelle 1 ! 

Nous profitons de ce bel endroit pour déguster notre pique-nique et autres substances qui agrémentent les repas entre amis.

Au loin se dressent les éoliennes de Chamole au-dessus de Poligny. Au-dessus des éoliennes et sur l’horizon courent des nuages très noirs et le paysage petit à petit disparait derrière un rideau gris dont nous connaissons la nature !

Faudra-t-il décamper ou notre force de persuasion détournera-t-elle ces nuées le long d’une tangente salvatrice ? Gagné ! Les nuages poursuivent leur route vers l’est et laissent place à un ciel presque bleu !

Forts de notre pouvoir nous redescendons le grand escalier et montons en face en quête du vrai sommet « ’Le Signal » noyé dans la végétation. Heureusement pour se repérer des hommes ont construit 3 belles antennes, chaque fournisseur de téléphonie mobile rivalisant de beauté dans sa construction métallique.

La suite fut un peu plus complexe, Pierre avait bien son itinéraire en tête mais le terrain ne correspondait pas tout à fait à son projet. Après avoir pas mal dérivé, Pierre décide de couper à travers bois, rochers et arbustes épineux. On se trouva ainsi dans une pente assez abrupte où il fallait se situer, les barres rocheuses étant en-dessous.  Décidément ça n’allait pas, Alain vient lui prêter main forte et ils décident de faire demi-tour. Dans cette partie de forêt nombre de petits arbustes sont secs. Leurs rameaux décharnés et grisâtres témoignent d’une grande souffrance.

En y regardant de plus près, on reconnait l’œuvre dévastatrice de la pyrale, cet insecte nuisible qui a causé la mort de tous les buis qui peuplaient cette forêt.

Nous regagnons la crête et trouvons plusieurs sites d’aires d’envol de parapentes. L’un d’entre eux nous attira : quelques élèves arrimés à leur voile prenaient leur envol, guidés par radio par une monitrice.

Un autre belvédère nous offre un dernier panorama XXL. 

Le retour est assez long et se fait sur route goudronnée mais sous le soleil. Nous découvrons alors les premières vignes sur les pentes à droite.

C’est là que oh ! Surprise, une jeune femme laboure entre les pieds de vigne avec une herse tirée par un cheval comtois ! La jeune femme ne donne pas d’ordres, elle parle doucement à son cheval qui exécute les manœuvres docilement.

Pour entrer en ville nous empruntons le chemin du train, témoignage d’une époque où toutes les petites villes étaient reliées par un réseau ferré, hélas aujourd’hui disparu…

Encore merci à Pierre B. pour ce beau parcours géographique et historique aussi riche que varié.

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